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Les électeurs allemands sont appelés aux urnes ce dimanche 23 février pour renouveler l’équivalent de notre Assemblée Nationale, le Bundestag. Cette recomposition des forces politiques en présence donnera la couleur dominante de la prochaine coalition amener à gouverner la première puissance économique de la Zone Euro, dont le modèle économique se craquelle.
Lowie Debou, Fixed Income Fund Manager chez DPAM en présente ainsi les enjeux: “La tenue d’élections est un fait habituel, cependant, cette fois-ci, elles ne se déroulent pas de la même manière. En effet, ce n’est que la deuxième fois depuis la chute du mur de Berlin que des élections anticipées ont lieu en Allemagne, mais c’est surtout parce que le modèle économique fondamental de l’Allemagne a besoin d’être radicalement remanié.”
L’industrie allemande, érigé en modèle, bien qu’encore puissant, a perdu de sa superbe ces dernières années, au cours desquelles “les principaux piliers du modèle de croissance de l’Allemagne se sont de plus en plus fragilisés. Ce modèle reposait sur un monde globalisé et sécurisé, où les échanges étaient relativement libres. Cette situation a commencé à changer après la crise financière mondiale, mais le rythme du changement a été accéléré par des chocs mondiaux successifs qui ont affecté l’Allemagne.”
Qu’attendre, donc, de ces élections qui sont anticipées, pour sortir d’une crise politique majeure ?
Kim Catechis, responsable de la stratégie d’investissement pour le Franklin Templeton Institute pense que “le plus grand espoir des marchés semble être que le prochain gouvernement allemand réformera enfin la règle du frein à l’endettement qui a été créée pendant la crise financière mondiale en 2009 afin de garantir la stabilité financière du pays. Cette règle limite actuellement les dépenses structurelles supplémentaires du gouvernement allemand à 0,35 % du PIB, un chiffre dont la plupart s’accordent à dire qu’il est insuffisant pour répondre aux besoins croissants d’investissement de l’Allemagne.”
C’est d’ailleurs cette “règle d’or” qui a fait imploser la coalition encore au pouvoir pour quelques jours.
“Les propositions politiques laissent entrevoir une certaine réforme du frein à l’endettement, même si elle ne sera probablement pas aussi ambitieuse que le souhaiteraient les marchés financiers. Il est probable qu’un ou plusieurs fonds spéciaux soient créés pour financer rapidement des dépenses accrues dans la défense, les infrastructures et l’énergie. Les investisseurs anticipent également une baisse de l’impôt sur les sociétés et une stabilisation du coût de l’électricité pour l’industrie, mais il faudra du temps avant d’en voir les effets concrets, probablement à partir de 2026.”
Il y a donc matière à y voir, le cas échéant, un catalyseur en faveur de l’Euro, en pleine déconfiture face au Dollar soutenu par son écart de “rendement”.
“Historiquement, les élections allemandes n’ont pas eu d’impact majeur sur la valeur de l’euro, quel que soit leur résultat. L’attention des marchés se porte presque exclusivement sur la réforme potentielle du frein à l’endettement, qui nécessite une majorité des deux tiers au Bundestag. Toutefois, si d’autres réformes (réduction fiscale, financement de la défense et de la sécurité énergétique) sont mises en œuvre, elles pourraient renforcer la monnaie européenne.”
Au chapitre statistique, les toutes premières estimations des baromètres d’activité en Zone Euro sont ressorties sous les attentes pour les services (50,7) et au-dessus pour l’industrie (47,3). A suivre des données équivalentes pour les Etats-Unis à 14h30, ainsi que les données révisées de l’indice de confiance des consommateurs outre Atlantique, à 16h00.
A la mi-journée sur le marché des changes, l’Euro se traitait contre 1,0470$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La moyenne mobile à 50 jours (en orange) continue de constitue une barrière technique et graphique solide. A plus court terme, c’est même son homologue à 20 jours (en bleu foncé) qui officie en tant que résistance dynamique. Et ce sans que l’oscillateur RSI ne se positionne en zone de survente. Dans l’immédiat, la paire de devises trace, en partie haute des bandes de Bollinger, une structure négative en harami. Une fois la parité parfaite atteinte, à savoir 1$ pour un €, une énergique réaction acheteuse de contestation pourra alors se mettre en place.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d’entrée est à 1.0467 USD. L’objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0001 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0611 USD.
L’espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 466 pips et le risque de perte s’établit à 144 pips.
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES

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