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L’Euro poursuivait sa consolidation face au Dollar, avec le soutien du vote par le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, de la réforme du mécanisme dit du “frein à l’endettement”. Cette réforme constitue un prérequis à la bonne mise en œuvre du méga plan d’investissements de plusieurs centaines de milliards d’euros dans la défense et les infrastructures.
La balle est désormais dans le camp du Bundesrat, la chambre haute, qui devra se prononcer vendredi sur ce même plan. Deutsche Bank s’attend à ce que ce vote trouve une issue positive. La grande inconnue reste toutefois la future décision de la Cour constitutionnelle allemande, pointe la banque allemande, même si là encore elle juge que l’institution devrait approuver la réforme.
En perspective donc, des dépenses d’investissement massives dans les infrastructures, au bénéfice d’entreprises de l’ensemble de la Zone Euro, et dans la défense.
“Le secteur européen de la défense entre dans une nouvelle ère d’investissement et d’autonomie stratégique. Face à l’augmentation des risques géopolitiques et à l’incertitude quant au soutien des États-Unis, les nations européennes prennent des mesures proactives pour bâtir un écosystème militaire plus robuste et autosuffisant. Malgré les difficultés de financement, l’augmentation des budgets, les investissements technologiques et les engagements envers l’OTAN rendent cette évolution inévitable”, tranche Aneeka Gupta, Director, Macroeconomic Research, WisdomTree.
La Fed achevait hier une réunion de son Comité de politique monétaire. Comme attendu, l’institution monétaire a laissé ses taux inchangés, tout en jouant les équilibristes pour ses intentions futures, en raison – et c’est bien légitime – d’un manque de visibilité. J Powell a évoqué “une incertitude inhabituellement élevée”. Les anticipations économiques, actualisées chaque trimestre, ont été abaissées. + 1,7% de croissance du PIB contre 2,1%, 2,7% d’inflation, contre 2,5% lors des dernières projections et 4,4% de chômage à fin 2025, contre 4,4% de la population active.
“Cette combinaison de prévisions d’inflation plus élevée et de croissance plus faible reflète probablement un ajustement des hypothèses concernant la politique commerciale du gouvernement et l’impact attendu de droits de douane plus élevés”, décrypte Tiffany Wilding, Économiste chez PIMCO.
“Les responsables de la Fed font face au défi d’équilibrer la hausse de l’inflation et les risques de récession qui semblent augmenter en tandem. À court terme, Powell a signalé que les responsables sont à l’aise avec le maintien des taux et procèdent avec prudence concernant les taux. Cependant, nous pensons que le chômage sera l’arbitre ultime, et nous nous attendons toujours à ce que la Fed réduise agressivement ses taux dans l’éventualité où le taux de chômage commencerait à augmenter.”
Le manque de visibilité est dû en particulier à l’absence de précédent dans une telle agressivité sur le front commerciale, et au caractère imprévisible du chef de la Maison Blanche.
“La Fed navigue donc un peu à vue, sans pouvoir anticiper sur le long terme. Ce qui est de nature à irriter Donald Trump. Hier soir, il a de nouveau exhorté l’institution à baisser ses taux alors que, selon lui, « les droits de douane américains commencent à se frayer (facilement !) un chemin dans l’économie ». Par le passé, le président américain a plusieurs fois critiqué Jerome Powell (dont le mandat court jusqu’en 2026) et sa politique de baisse des taux qu’il juge trop lente. Il reste que la Fed est encore indépendante du pouvoir politique… en tout cas pour l’instant”, pour Grégoire KOUNOWSKI, Investment Advisor chez Norman K.
Au chapitre statistique mercredi, concernant les indices des prix à la consommation en Zone Euro publiés en fin de matinée, pas de surprise à signaler, les prix progressent de 2,6% en rythme annuel en données finales pour février, hors éléments volatils (alimentation, alcool, tabac, énergie).
Rappelons, la veille, la forte progression de l’indice ZEW en mars. “Cette amélioration du climat économique s’explique probablement par des signaux positifs concernant la future politique budgétaire allemande, comme l’accord sur le plan financier de plusieurs milliards d’euros pour le budget fédéral. Les perspectives se sont notamment améliorées pour les fabricants de métaux et d’acier, ainsi que pour le secteur de la construction mécanique. Enfin, la sixième baisse consécutive des taux d’intérêt par la BCE se traduit par des conditions de financement favorables pour les ménages et les entreprises”, a commenté le Président du ZEW Achim Wambach.
A l’agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage et le Philly Fed de la santé de l’activité industrielle aux Etats-Unis à 13h30.
A la mi-journée sur le marché des changes, l’Euro se traitait contre 1,0840$ environ.
La BNS (Banque Nationale Suisse) a abaissé ce jeudi son principal taux directeur à 0,25%..
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le franchissement dans une volatilité importante des 1,0608$ change la donne sur la configuration de la paire de devises, qui vient de valider une reprise d’appui sur moyenne mobile longue, à 50 jours (en orange), qui amorce une figure de ressource. Le scénario d’une fonte rapide en direction de la parité parfaite (1€=1$) est invalidé.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.0758 USD et la résistance à 1.1012 USD.
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES

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