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Les intenses questionnements sur le dossier budgétaire américain pèsent sur le Dollar. Ce qui est de nature à inquiéter les investisseurs, et ces craintes se répercutent sur le marché obligataire. Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans se tend à 4,53% et celui de l’échéance à 30 ans évolue au-dessus du seuil symbolique des 5%.
Dans le même temps, des forces vendeuses de court terme commencent à s’installer sur l’Euro qui reste un baromètre fin de l’appétit pour le risque.
Alors certes les salles des marchés n’ont pas attendu la décision de l’agence Moody’s de dégrader la note souveraine américaine pour avoir un regard critique sur les finances publiques de la première économie du monde. Et ils sont même habituer à relativiser ce type de décision de la part d’agence de notation. N’empêche, la psychologie de marché sur le billet vert est écornée.
Mardi, Donald Trump s’est rendu au Congrès, pressant les élus républicains à soutenir sa “grande et belle loi”, alors que d’importantes dissensions au sein du parti présidentiel ralentissent l’examen de ce projet fiscal.
Or, cette vaste réforme fiscale pourrait entraîner une hausse de la dette américaine, qui est déjà au niveau insoutenable de 37.000 milliards de dollars. “Le projet de loi fiscale du président Trump a intensifié les inquiétudes concernant la viabilité budgétaire à long terme, en particulier après la décision de Moody’s d’abaisser la note de crédit souveraine des États-Unis vendredi”, estime Konstantinos Chrysikos chez Kudotrade.
La note maximale, “Standard & Poor’s l’avait retirée dès 2011, « suivie » par Fitch en 2023. Par ailleurs, les arguments avancés par Moody’s pour justifier cette dégradation sont déjà relativement bien ancrés dans la tête des investisseurs : envolée de la dette, creusement des déficits budgétaires et alourdissement du coût de la dette”, pour Thomas Giudici, responsable de la gestion d’Auris Gestion.
L’agence de notation a privé la dette américaine de sa précieuse note Aaa pour la rétrograder à Aa1 avec une perspective stable.
“Surtout, les indicateurs de crédit américains s’écartent désormais significativement de ceux des pays encore notés Aaa par l’agence. À titre d’exemple, la charge d’intérêts — incluant la dette fédérale, celle des États et des collectivités locales — a représenté 12 % des recettes publiques américaines en 2024, contre seulement 1,6 % pour la moyenne des autres pays bénéficiant de la note suprême”.
On notera lourde déception sur la composante allemande du PMI Services allemand, en première estimation pour le mois en cours, à 47,2 (2,4 points sous la cible).
“L’économie de la zone euro peine à reprendre pied. L’indice PMI composite, qui ne laissait entrevoir que de faibles signes de reprise depuis janvier, met en évidence un retour de la contraction dans le secteur privé de la région en mai. Or, cette baisse de l’activité ne résulte pas des droits de douane américains. L’entrée en vigueur de ces nouveaux tarifs douaniers a plutôt favorisé une légère reprise de l’activité industrielle récemment” a éclairé Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à Hamburg Commercial Bank.
“La production manufacturière a en effet augmenté pour un troisième mois consécutif tandis que, pour la première fois depuis avril 2022, le volume des nouvelles commandes obtenues par les fabricants n’a pas diminué. En revanche, dans le secteur des services, pourtant moins exposé aux changements de politiques commerciales américaines que le secteur industriel (à l’exception d’activités spécifiques telles que la logistique internationale), l’activité a reculé pour la première fois depuis novembre 2024. Si le volume des nouvelles affaires en provenance de l’étranger a diminué, c’est la faiblesse de la demande intérieure qui semble principalement peser sur les performances du secteur.”
L’IFO du climat des affaires dans la première économie de la Zone Euro (87,5) reste sous pression mais sans s’éloigner significativement du consensus.
A suivre les PMI américains à 15h45 et les incontournables inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, à 14h30.
A la mi-journée sur le marché des changes, l’Euro se traitait contre 1,1290$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La paire de devises réussit actuellement le test graphique hautement important de la moyenne mobile à 50 jours (en orange). Une reprise de souffle est nécessaire avant la conquête de nouveaux plus hauts. C’est-à-dire la formation de plusieurs prises d’appui sur cette courbe de tendance.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1202 USD et la résistance à 1.1460 USD.
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES

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