Le dollar est atone face à la plupart des grandes monnaies mondiales mardi, à la veille de l’annonce par Donald Trump d’une nouvelle salve de surtaxes douanières, tirant toutefois son épingle du jeu face à l’euro. «Avant l’annonce des droits de douane américains demain (…) le dollar américain se consolide», écrit Marc Chandler, de Bannockburn Capital Markets.
Le président américain a promis lundi d’être «gentil», laissant planer le doute sur l’ampleur de cette nouvelle phase de sa guerre commerciale dont le lancement est prévu mercredi, qu’il surnomme «jour de la libération». M. Trump semble donc relativiser sa menace de droits de douane strictement «réciproques», qui verraient les États-Unis taxer toute marchandise importée, de la même manière que le pays dont elle provient taxe les produits américains.
Les détails restent «flous»
Sa porte-parole Karoline Leavitt a toutefois assuré que «demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique», indiquant que les nouvelles taxes devraient entrer en vigueur «immédiatement». «Les détails des droits de douane restent flous, ce qui incite les opérateurs à la prudence» devant les «inquiétudes concernant l’impact (négatif, NDLR) potentiel sur la croissance économique» combinées à une éventuelle accélération de «l’inflation aux États-Unis», résume Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill.
Vers 19H05 GMT, le Dollar Index, qui compare le dollar à un panier d’autres grandes devises, grappillait 0,04% à 104,255. Le billet vert prenait 0,25% par rapport à l’euro, à 1,0789 dollar, et avançait de 0,12% par rapport à la livre, à 1,2913 dollar. Au cours du mois de mars, l’euro s’est nettement renforcé, grâce aux incertitudes économiques américaines et aux perspectives d’investissements massifs sur le continent.
Mardi, la monnaie unique européenne a été lestée par la publication d’une inflation au ralenti en mars dans la zone euro, qui ouvre la voie à une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE). La hausse des prix à la consommation s’est limitée à 2,2% sur un an, après 2,3% en février, grâce à un reflux des tarifs de l’énergie et à une accalmie dans les services, a annoncé Eurostat mardi. Par ailleurs, notent les analystes de Monex USA, «la monnaie unique perd un peu de terrain (…) à la suite de l’annonce de la condamnation de Marine Le Pen, leader du parti d’extrême droite Rassemblement national, pour détournement de fonds».
